Le tabou du « mariage sans sexe » : un silence plus fréquent qu’on ne le croit
« Nous ne nous sommes pas vus nus depuis vingt ans. » Cette phrase, aussi brutale qu’émouvante, illustre un phénomène courant : la sexualité s’étiole souvent avec le temps. Seuls 6 % des couples affirment maintenir une vie sexuelle épanouie. Et pourtant, le manque de désir n’est pas une pathologie : c’est une phase relationnelle.
Selon la psychosomatique relationnelle, la sexualité humaine est d’abord une relation à l’autre, une communication incarnée qui traduit des émotions, des blessures, et parfois des défenses. Comme le rappelle le Pr Sami-Ali, « la sexualité est dès l’origine une relation — il n’existe pas de non-relation ». Lorsque le corps se tait, c’est souvent l’expression d’un lien en impasse.
Quand le corps parle à la place du couple
Le manque de rapports sexuels, la baisse du désir ou l’absence de plaisir ne sont pas que des symptômes mécaniques. Ils peuvent signaler ce que Joëlle Mignot appelle une impasse sexuelle et relationnelle : un moment où le corps ne répond plus au désir conscient.
- L’homme ou la femme peut ressentir une fermeture symbolique (vaginisme, érection difficile, absence d’excitation).
- Le couple s’enferme dans une amitié fonctionnelle, perdant l’élan sensuel qui le différenciait d’un lien fraternel.
- Chacun ressent de la culpabilité ou de la solitude intime, parfois sans oser en parler.
Ces silences corporels rappellent que le corps est le lieu de l’expression du psychisme. Parler du « sexe que vous n’avez pas », c’est avant tout parler de ce qui s’est figé dans la relation.
Le désir n’a pas disparu, il a changé de visage
Les études en thérapie de couple cognitivo-comportementale (TCC) montrent que la satisfaction conjugale ne dépend pas seulement de la fréquence des rapports, mais de la qualité des échanges émotionnels et du renforcement positif entre partenaires.
Le renforcement positif, c’est tout ce qui nourrit le lien : une parole douce, un geste tendre, un sourire complice.
À l’inverse, les reproches, la critique ou le sarcasme épuisent la relation et la libido. Comme le rappelle le chercheur John Gottman, « ce n’est pas la présence de conflits qui prédit la rupture, mais l’absence d’émotions positives ».
En clair : le désir s’éteint moins par manque de sexe que par manque de bienveillance.
Trois pistes pour relancer votre vie sensuelle
1. Parlez avec douceur du sexe que vous n’avez plus
Parler de sexualité est difficile. C’est pourtant la première étape pour recréer un lien. La TCC du couple enseigne à communiquer sans jugement, à exprimer ses besoins sans blâmer l’autre.
Essayez : « J’aimerais qu’on retrouve de la tendresse entre nous », plutôt que « Tu ne me désires plus ».
Ce dialogue bienveillant réactive la confiance, condition essentielle au retour de la sensualité. Les couples suivis en accompagnement sexothérapeutique apprennent à nommer leurs émotions avant d’aborder le corps. Parler, c’est déjà réparer le lien.
Redéfinissez la sensualité en petites étapes
Reprendre contact ne signifie pas « refaire l’amour tout de suite ». Il s’agit de retrouver le plaisir du contact, sans objectif de performance.
- Commencez par des câlins, des massages, des bains partagés.
- Redécouvrez le regard, les odeurs, les gestes quotidiens.
- Laissez venir le corps, au rythme de la confiance retrouvée.
Comme le montrent les approches psychocorporelles, ces gestes non sexuels permettent au système nerveux de réassocier la sécurité et le plaisir. La sensualité, c’est d’abord un langage de proximité.
Planifiez des rendez-vous sensuels
Le désir spontané n’est pas la norme. Avec le temps, c’est souvent le désir réactif qui domine : il naît d’un contexte favorable, pas d’une pulsion soudaine.
Fixez-vous des moments d’intimité, même symboliques : un dîner sans enfants, un week-end à deux, un massage réciproque.
Ces rituels recréent le cadre de la rencontre. Le plaisir revient souvent quand le corps cesse d’être en attente et redevient acteur de la relation.
Quand consulter ?
Si la frustration sexuelle provoque tristesse, anxiété ou conflit, une sexothérapie peut aider.
Le sexologue n’impose pas de modèle : il accompagne le couple dans la compréhension de son fonctionnement et la réappropriation de son désir.
Comme le souligne Mignot, le symptôme sexuel n’est pas une faute, mais une langue du corps qu’il faut traduire ensemble.
À Montauban, un accompagnement psychocorporel et relationnel permet d’explorer :
- Les blocages émotionnels et corporels ;
- Les attentes non dites ;
- Les scénarios inconscients de la relation.
La sexualité que vous n’avez plus… peut devenir le lieu d’une renaissance
Parler du sexe que l’on n’a pas, c’est oser se dire. C’est reconnaître que la sexualité n’est pas une simple fonction biologique, mais une dimension de la relation humaine.
Lorsque le couple retrouve la capacité de se toucher avec bienveillance, il réactive le mouvement vital du désir : celui de se relier.
Et c’est là que la sensualité reprend vie — non pas comme au premier jour, mais avec la tendresse et la profondeur de deux êtres qui se sont choisis, encore une fois.
Vous souhaitez raviver la flamme dans votre couple ?
Prenez rendez-vous à Montauban pour un accompagnement en sexothérapie et psychosomatique relationnelle.
Ensemble, nous parlerons du « sexe que vous n’avez pas » — pour redonner place à celui que vous pouvez encore inventer.
