Le stress, cet intrus dans l’intimité
Le stress fait partie de notre quotidien. Il stimule, motive parfois, mais lorsqu’il devient chronique, il s’immisce dans toutes les sphères de notre vie — y compris la plus intime.
Dans mon cabinet de sexologue à Montauban, de nombreux hommes et femmes décrivent une sexualité devenue « mécanique », « absente » ou « bloquée ». Derrière ces mots, c’est souvent le stress qui agit silencieusement.
Selon la psychosomatique relationnelle, notre corps et notre psychisme sont intimement liés : le symptôme sexuel est une expression du déséquilibre entre le corps, l’émotion et la relation. Le stress, en activant en permanence notre système de défense, coupe l’accès à la détente nécessaire à l’excitation et au plaisir.
Quand le corps dit « stop »
Le stress chronique provoque une hyperactivation du système nerveux sympathique : le corps se prépare à fuir ou à se battre, pas à aimer.
Résultat :
- Chez l’homme, troubles érectiles ou éjaculation précoce.
- Chez la femme, douleurs (dyspareunie), vaginisme ou absence d’orgasme.
- Chez les deux, une baisse du désir, souvent vécue comme une perte de soi.
Dans l’approche de Joëlle Mignot, le corps sexuel est un langage : le symptôme (impuissance, blocage, absence de plaisir) exprime une impasse où la personne se sent privée d’horizon — ni retour possible, ni avancée souhaitée.
Ce « temps sexuel arrêté » est typique du stress : le mental tourne, le corps se ferme, la relation se fige.
Le cercle vicieux du stress et de la performance
Le stress agit aussi par le biais du contrôle : vouloir « bien faire », « être à la hauteur », « ne pas décevoir ».
Ce besoin de performance, souvent renforcé par la société, crée une tension psychique qui sabote le plaisir. Comme le rappellent Poudat et ses collègues en thérapie cognitivo-comportementale (TCC), les émotions négatives répétées (peur, honte, frustration) deviennent des conditionnements : le cerveau associe la sexualité à la vigilance et non à la détente.
L’amour devient un terrain d’évaluation plutôt qu’un espace de partage.
Le couple sous tension : du stress individuel au stress relationnel
Le stress ne touche pas seulement la sexualité individuelle : il fragilise la dynamique du couple.
Les recherches de Beaudry et Boisvert montrent que les difficultés conjugales sont souvent liées à un faible taux de renforcement positif et à un excès de contrôle aversif (critiques, reproches, silence).
Autrement dit, plus le stress s’installe, plus les partenaires cessent de se renforcer mutuellement, ce qui réduit les émotions positives dans la relation — l’un des meilleurs prédicteurs de l’épanouissement sexuel.
« Ce n’est pas la présence des émotions négatives qui détruit le couple, mais l’absence d’émotions positives », rappelle John Gottman, cité par ces travaux.
Comment sortir du piège : une approche psychosomatique et relationnelle
1. Reconnecter le corps
La relaxation, la respiration, la pleine conscience et la sensorialité permettent de ramener le corps dans l’instant présent. Ces outils favorisent la réactivation du système parasympathique, celui du plaisir et de la détente.
2. Restaurer la communication émotionnelle
Parler du stress, reconnaître ses effets sur la sexualité, c’est déjà amorcer la guérison.
Les TCC de couple insistent sur la communication constructive et le renforcement mutuel : dire ce qui va bien, valoriser l’autre, partager un moment positif chaque jour.
3. Redonner du sens au symptôme
Dans l’esprit de la psychosomatique relationnelle (Sami-Ali), le trouble sexuel n’est pas une simple défaillance : c’est une parole du corps qui demande à être entendue.
Plutôt que de chercher à supprimer le symptôme, le thérapeute aide à reconstruire la relation entre le corps, l’émotion et le lien.
4. Prendre soin de soi et de sa relation
Apprendre à identifier ses sources de stress, poser des limites, retrouver des temps de plaisir en dehors de la sexualité (marche, art, rire) : tout cela nourrit la détente du couple et ouvre à une sexualité plus libre et authentique.
Retrouver le plaisir d’être ensemble
La sexualité ne se « commande » pas : elle se vit dans la confiance, la lenteur et la présence.
Le stress nous éloigne de cette expérience en nous maintenant dans la peur ou la performance. Le travail thérapeutique, qu’il soit individuel ou conjugal, vise à restaurer cette capacité à être en lien.
« La relation, par excellence, c’est la relation à l’autre – celle qui détermine la possibilité de s’aimer soi-même et d’aimer l’autre. »
— Sami-Ali, Sexologie et psychosomatique relationnelle
En pratique : quand consulter ?
Si vous ressentez que le stress prend le dessus sur votre désir, que votre sexualité devient source d’angoisse ou de conflit, une consultation sexologique peut vous aider à :
- Comprendre l’origine psychosomatique du trouble ;
- Restaurer la communication corporelle et émotionnelle ;
- Retrouver une sexualité vivante, ancrée dans la relation.
Prendre rendez-vous à Montauban pour un accompagnement bienveillant et personnalisé.
(Le suivi sexologique complète un suivi médical, il ne le remplace pas.)


