Association Bien-être Montauban

La maladie mentale est-elle la nouvelle norme ?

Hypnose Montauban - Maladie mentale

Les problèmes psychologiques sont-ils vraiment en augmentation, ou avons-nous commencé à normaliser la maladie mentale comme faisant partie intégrante de la vie moderne ?

La psychologue Ilze van der Merwe-Alberts aborde ce sujet complexe et examine si les diagnostics de santé mentale nous rendent plus forts ou limitent notre compréhension de nous-mêmes.

Surdiagnostic et médication des troubles psychopathologiques

Un article publié dans le Wall Street Journal en décembre 2010 a révélé des statistiques alarmantes concernant les enfants sous médicaments psychiatriques aux États-Unis en 2009 :

  • Médicaments contre le TDAH – 24 357 000
  • Antihypertenseurs – 5 224 000
  • Antipsychotiques – 6 546 000
  • Antidépresseurs – 9 614 000
  • Somnifères – 307 000

(A note entre 2022 et 2023, 13 % des enfants américains âgés de 3 à 17 ans avaient reçu un diagnostic de trouble mental ou comportemental. Près d’un enfant sur cinq avait déjà reçu un tel diagnostic au cours de sa vie. Une étude soutenue par le CDC en mai 2024 a révélé que 11,4 % des enfants âgés de 3 à 17 ans avaient reçu un diagnostic de TDAH en 2022. Cela représente une augmentation significative par rapport aux estimations précédentes, qui se situaient entre 8 et 10 % dans les années 2010.

Ces chiffres suggèrent une culture du surdiagnostic, en particulier chez les enfants. Mais cette préoccupation s’étend également aux adultes. Beaucoup de personnes ressentent un soulagement lorsqu’un diagnostic leur est posé, car il leur apporte des éclaircissements, des pistes de traitement et l’espoir d’une amélioration. Cependant, ces étiquettes peuvent également être à double tranchant, surtout lorsqu’elles sont motivées par la recherche de solutions à des difficultés personnelles.

La psychologie de la demande d’aide

Le chemin vers la guérison commence souvent par la reconnaissance de la douleur émotionnelle. Qu’il s’agisse de dépression, de perte de contrôle ou d’un profond sentiment de déconnexion, demander de l’aide demande un immense courage. Comme le dit le Dr John Demartini, « votre corps et votre esprit font tout ce qu’ils peuvent pour vous enseigner l’amour ». Cependant, s’identifier de manière rigide à une maladie peut renforcer celle-ci. Lorsqu’un diagnostic devient une identité, par exemple « je suis bipolaire », cela façonne la façon dont nous nous percevons et dont les autres réagissent à notre égard.

Pourquoi adoptons nous ces étiquettes ?

Nous aspirons tous à être aimés pour ce que nous sommes. Lorsqu’un professionnel confirme un diagnostic, cela peut être perçu comme une validation : « Ce n’est pas ma faute ». Cela élimine le sentiment de culpabilité et, dans certains cas, même la honte. Un diagnostic peut structurer le chaos, fournir un cadre pour se comprendre soi-même et donner une base sur laquelle s’appuyer. Pour les personnes avisées, il devient une porte vers la croissance plutôt qu’une condamnation à perpétuité.

Utiliser un diagnostic pour se donner les moyens d’agir

Tout d’abord, reconnaissez qu’un diagnostic n’est pas votre identité, mais une étiquette qui désigne un ensemble de symptômes. Cette reconnaissance ou recadrage est très souvent le sujet des séances d’hypnose que j’anime dans mon cabinet. Ensuite, demandez-vous : quels avantages tirez-vous actuellement de ce diagnostic ? Vous vous rendrez peut-être compte que vos proches vous accordent davantage de soutien ou de patience. Ensuite, examinez les inconvénients : cette étiquette a-t-elle limité vos possibilités ? A-t-elle influencé la façon dont les autres perçoivent vos capacités ?

Puis, posez-vous la question suivante : De quelles autres manières puis-je bénéficier de ces avantages sans avoir besoin du diagnostic ? Quelles qualités puis-je cultiver ? Quels points forts puis-je développer ?

Ce processus ne remplace pas un traitement professionnel, qu’il soit naturel ou pharmaceutique. Il permet plutôt d’approfondir la compréhension de soi et favorise l’épanouissement personnel. Comme l’a dit Einstein, « vous prédisez votre avenir en le créant ». Plus vous assumez la responsabilité de votre santé émotionnelle et physique, plus vous vous sentez plein de vitalité et maître de votre vie.

Source : “So Young and So Many Pills”, publié fin décembre 2010 (28–29 décembre 2010), s’appuyant sur les données 2009 de Medco Health Solutions sur la prise régulière de médicaments (dont psychotropes) chez les enfants et adolescents américains. (healthleadersmedia.com, foxnews.com, managedhealthcareexecutive.com)

Article original : https://natmedworld.com/is-mentally-ill-the-new-normal/